Framer vu par une étudiante en design : l’avis de Lucile Cramail.
« Ce que j’apprécie particulièrement dans Framer, c’est la facilité avec laquelle on peut créer un site à l’effet « wahou! », sans écrire une seule ligne de code. »
Lucile Cramail : https://www.linkedin.com/in/lucile-cramailhttps://www.ecv.fr/lecole/bordeaux/
Publié le
6 mai 2025
Temps de lecture de l'article :
6
min.
Le 5 mai 2025 à Bordeaux, j’ai rencontré Lucile Cramail, étudiante en design, pour recueillir son retour d’expérience sur Framer, un outil de création web no-code qu’elle a récemment exploré lors d’un atelier. L’occasion aussi de revenir sur son parcours atypique, des sciences au design, et sur sa manière d’envisager la création numérique en tant que jeune designer.
Lucile, bonjour. Pour commencer, peux-tu te présenter en quelques mots ?
— Je m’appelle Lucile Cramail, j’ai 25 ans et je suis designeuse. Actuellement, je termine un master Direction Artistique 360 à l’ECV Bordeaux.
Mon parcours est assez atypique : je n’ai pas commencé par le design. J’ai d’abord suivi un cursus scientifique pendant trois ans, avec deux années de classe préparatoire, puis une année à l’École Centrale de Nantes en école d’ingénieur.
Mais au fil du temps, j’ai ressenti le besoin de me diriger vers un domaine plus créatif : le design. J’ai donc changé de voie et intégré une prépa art à l’ECV Nantes, avant d’y poursuivre un bachelor en design graphique, puis un master en alternance à l’ECV Paris.
Pour la deuxième année de ce master, j’ai choisi d’arrêter l’alternance afin de me recentrer sur les études, et je suis revenue à Bordeaux, ma ville natale, pour y terminer mon cursus.
Tu as récemment pu mettre Framer en pratique dans le cadre d’un atelier créatif que j’ai animé à l’ECV, après l’avoir déjà exploré de ton côté. Quelles ont été tes premières impressions en l’utilisant en conditions réelles ?
— Effectivement, j’avais regardé quelques tutos sur YouTube avant le cours, histoire d’avoir quelques bases.
« On sent que c’est à notre portée, même quand on débute. »
Et mes premières impressions sont très bonnes. J’ai beaucoup utilisé Figma pendant mon alternance, et j’ai trouvé rassurant de retrouver dans Framer une interface assez proche. Hormis quelques différences de terminologie — Layout ou Stack dans Framer, Auto-layout dans Figma —, le fonctionnement est similaire. Du coup, l’outil est vraiment intuitif dès les premières utilisations, et j’y ai rapidement retrouvé les logiques de design responsive de Figma.
En tant que créative, que trouves-tu intéressant dans cet outil ?
— Ce que j’apprécie particulièrement dans Framer, c’est la facilité avec laquelle on peut créer un site à l’effet « wahou ! », sans écrire une seule ligne de code. Bien sûr, il faut pratiquer un peu pour vraiment obtenir le résultat souhaité, mais on sent que c’est à notre portée, même quand on débute.
Une ou deux fonctionnalités t’ont particulièrement marquée ?
— Oui, celle qui permet d’importer directement ses maquettes Figma dans Framer grâce à un plugin. C’est hyper pratique quand on travaille avec les deux outils.
« Ça ouvre des perspectives créatives qui semblaient jusqu’ici réservées aux développeurs. »
Et puis il y a un détail que j’adore : la fonctionnalité cursor, qui permet de modifier l’apparence du curseur en fonction des zones de la page. C’est peut-être un détail, mais en tant que designer, ce genre de micro-interaction m’enthousiasme. Ce n’est pas juste esthétique : ça donne de la personnalité au site et enrichit vraiment l’expérience utilisateur. Et surtout, c’est simple à mettre en place.
As-tu remarqué certaines limites à Framer ?
— Rien de vraiment bloquant, mais j’ai trouvé que certains composants — comme le sélecteur de langue, par exemple — manquaient un peu de flexibilité. C’est le genre de petites limites qu’on retrouve cependant souvent dans les outils no-code.
As-tu rencontré des difficultés ?
— Certaines techniques demandent un peu plus de pratique pour être maîtrisées. La conception responsive, par exemple, reste un passage obligé pour tirer pleinement parti de Framer. Ce n’est pas une difficulté propre à l’outil, mais un prérequis technique qui peut s’avérer long à intégrer pour les profils créatifs débutants.
Tu utilises à la fois Figma et Framer. Comment combines-tu les deux dans ton processus de création ?
— J’utilise principalement Figma pendant les phases de recherche. C’est un environnement dans lequel je suis très à l’aise, et qui me permet de produire de nombreux écrans sur un même espace de travail, de les tester, de revenir en arrière, de créer des variantes…
Framer, je l’utilise une fois que mon design est bien défini. C’est là que je donne vie au projet. J’ai l’impression qu’il faut arriver sur Framer avec une vision déjà construite, prête à être finalisée et publiée.
As-tu parlé de Framer autour de toi ? Quels échos as-tu eus ?
— Oui ! J’ai récemment proposé à un développeur avec qui je travaille en stage de créer son site avec Framer. Je l’avais déjà accompagné sur son identité visuelle, et il a été tout de suite convaincu. Son retour a été positif.
Est-ce que Framer a changé ta perception de la création de sites web ?
— Clairement. L’accessibilité de Framer pour des profils créatifs, c’est un vrai changement. Framer permet de concevoir des sites originaux, dynamiques, avec beaucoup de personnalité, et sans avoir besoin de coder. Ça ouvre des perspectives créatives qui semblaient jusqu’ici réservées aux développeurs.
Quel conseil donnerais-tu à un·e étudiant·e en design qui souhaiterait se lancer sur Framer ?
— Je lui dirais d’y aller sans hésiter ! L’outil est facile à prendre en main, et on peut rapidement s’amuser et créer des choses intéressantes. Et comme Figma est déjà largement enseigné dans les écoles de design, la transition vers Framer est vraiment naturelle.
Il existe aussi une très grande bibliothèque de templates et de composants déjà conçus, entièrement personnalisables, ce qui permet de ne pas partir de zéro tout en gardant une liberté créative. S'ajoute à cela une communauté d'utilisateurs très active qui partage, parfois de manière gratuite, ses propres composants.
Et si tu ne devais retenir qu’une seule fonctionnalité ?
— Sans hésiter : cursor. C’est simple, efficace, et ça ajoute ce petit supplément d’âme que j’aime insuffler à une interface.
Tu es encore étudiante, mais tu arrives bientôt sur le marché du travail. Quels sont tes projets pour la suite ?
— Grâce à mon parcours, j’ai aujourd’hui une double casquette : brand designer et product designer. J’aimerais continuer à évoluer dans ces deux domaines, à l’interface de la recherche, de l’analyse, de la stratégie et du design
Mon idéal ? Travailler dans une startup, un environnement d’innovation où il faut aller vite, être agile, tester beaucoup… C’est là que je me sens le plus à ma place.